L'Alpine A450 revue par Ghass Rouzkhosh

Twitter mène à tout ! Sur le compte de Bertrand Ollivier (DG d'Alpine), j'ai appris que le show-room de Boulogne exposait une art car. Ca méritait bien une autre visite !
En 2016, Ghass Rouzkhosh a repeint une Alpine A450 de 2014 (un show-car ?) Une voiture championne de l'ELMS, cette année-là. Elle fut exposé à la Paris Art Fair 2017, au Grand Palais.

J'ai du déjà le dire dix fois, mais j'étais dans les coulisses de la renaissance d'Alpine. En 2013, Alpine revenait officiellement au Mans, à travers Signatech. L'année suivante, la Signatech-Nissan LM P2 (donc une Oreca) devenait officiellement une Alpine A450. J'ai même passé une journée à La Chatre avec les pilotes Alpine et Philippe Sinault. Ils m'avaient filé une casquette Alpine, que je n'avais pas le droit de porter à Guyancourt (les règles sur les prestas étaient strictes.)
C'était juste après la joint-venture avec Caterham. On bossait sur l'A110 aux côtés d'une équipe 100% Alpine, alors qu’officiellement, le retour de la marque n'était pas acté ! Renault jouait au ni oui, ni non. Tout ceci semble si loin, aujourd'hui...
Je suis mitigé sur le travail de Ghass Rouzkhosh. On voit bien le côté "vitesse" avec ces tâches qui semblent emportées par les flux d'air. Je ne sais pas pourquoi, ça me rappelle la Lola "Vaillante" de Michel Vaillant (à cause du "13" sur le capot ?), à la Courage C50 "Vaillante", ainsi qu'à la C52 à moteur Nissan. C'est pas mal, même s'il y a un côté "déjà vu". Grâce à Google, j'ai trouvé des tableaux de l'artiste et il y avait davantage d'énergie. A croire que le dir'com d'Alpine retenait son pinceau...

Quand j'ai montré les photos, on m'a demandé si la voiture était en carton. Apparemment, après le Grand Palais, elle s'est pris un gnon. Il a fallu refaire certains éléments (aileron avant, parois centrale de protection du cockpit...) Le résultat n'est pas terrible. C'est vrai qu'on dirait du carton, avec cette couleur kraft. En tant que logisticien, l'aileron avant me fait penser à une palette moulée !

Il y a quand même nettement pire...
Ce que je reproche à ce genre d'opérations, c'est le côté éphémère. Il n'y a aucun recul, aucune vision globale. Les services marketing réfléchissent sur le court terme qu'il s'agisse d'un partenariat, de l'embauche d'un "ambassadeur" ou ici, d'une art car. On fait un communiqué avant l’événement, une soirée avec petit four, un mot-dièse et c'est presque tout.
Par exemple, BMW a beaucoup communiqué sur son art car dessinée par une Chinoise, Cao Fei. Cette BMW M6 GT3 devait rouler au Grand Prix de Macao 2017 avec Augusto Farfus. Ils ont organisé un teasing et plusieurs présentations. Ils étaient contents, les retombées étaient bonnes. La course était secondaire (NDLA : pour info, elle a fini 4e.) Si le buzz a bien été fait, une victoire n'apporterait rien. Par contre, à l'heure des direct sur Facebook, les bides sous le nez des VIP (cf. Volkswagen au rallye d'Allemagne 2014 ou le jump de Guerlain Chicherit avec MINI, également en 2014...) ça serait désastreux en terme de retour. Pour les évènements comme ça, les constructeurs préfèrent donc remballer le matériel avant la course !
Un évènement chasse l'autre. Nouvelle soirée, nouveau mot-diese et parfois, nouveau prestataire. Alpine devait faire appel à un acteur Français pour le lancement de l'A110. Depuis, cet acteur travaille pour un autre constructeur !
Pour caricaturer, le modèle des services marketing, c'est Jake Paul ! Chercher à faire le buzz à un instant t, point. Pour le non-professionnel, c'est juste inaudible. Alors que dans les années 80, on cherchait au contraire à installer une marque. Les slogans, les jingles et les ambassadeurs étaient utilisés pendant des années. Comme le "Renault, des voitures à vivre" avec Johnny and Mary, de Robert Palmer...

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