La Citroën E-Mehari "designed by Courrèges" à la Paris Design Week

L'automobile vit une période troublée. Le "c'est quand qu'on va où ?" Le diesel est carbonisé depuis l'affaire du "dieselgate". Mais à la place, on met quoi ? Des 3-cylindres turbo essence à la fiabilité très incertaine ? Des électriques dont personne ne veut ? Les SUV arrivent en fin de cycle ; le marché est saturé. Mais par quoi on les remplace ? Quelle est la mission d'un généraliste, alors que les différenciations en terme de gammes, de positionnement prix et de design disparaissent ? Les grands salons ne font plus rêver. A Paris, les organisateurs avaient tous les prétextes du monde pour expliquer que la fréquentation augmente parce qu'elle baisse. Francfort s'ouvre avec des défections et je parie que la fréquentation sera à la baisse. Pour aller chercher des clients, il faut chercher des salons correspondants à son "univers". Ainsi, Mazda est présent à Jardins Jardin et Citroën s'invite à la galerie Joseph, dans le cadre de la Paris Design Week. On est dans le porte à porte.
Face aux incertitudes, les constructeurs ont tendance à aller vers des valeurs sûres. L'une des valeurs sûres, c'est le passé. Le nom de l'E-Mehari fait référence à la fameuse Mehari des années 60. Même si les deux voitures n'ont pas grand chose à voir. L'E-Mehari n'est qu'une Bluecar/Autolib recarrossée.

Et puis, il y a Courrèges... Les plus vieux se souviennent des Matra Bagherra Courrèges. Dans les années 80, Courrèges s'était associé à Santana pour un Samourai très kitsch (peinture argent, graphics latéraux et pare-buffle.) Coqueline Courrèges, l'épouse d'Yves Courrèges, avait fait construire des voitures électriques.
L'association avec l'E-Mehari est donc légitime.
Le premium, c'est une autre valeur sûre. Avec cette sellerie blanche  et cet intérieur noir, l'E-Mehari fait moins "plastique" que d'ordinaire. 61 exemplaires seront construits. Notez que le hard-top est fixe. Par ailleurs, elle inaugure de nouveaux sièges, ce qui montre que Citroën et Bolloré poursuivent le développement de l'E-Mehari.

Après, je ne sais pas si Citroën s'est vraiment trouvé des clients. La galerie se trouve au fond d'une cour et dans la rue, rien n'indiquait que l'E-Mehari était là. Sur place, point de catalogue ou de brochure. Il y avait un groupe d'hipsters, un mec qui connaissait à peu près la voiture et un autre mec et une fille qui avaient l'air d'une poule ayant trouvé un couteau. Leurs questions à "l'expert" étaient effarantes. Par exemple : "C'est une Autolib ? Donc on peut la prendre à la borne ? Ca se loue à l'heure ? "

Commentaires

  1. C'est vraiment une Autolib' recarrossée ? En tous cas le tableau de bord y fait salement penser...
    M++

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