Elise du soir, bonsoir

Une Lotus Elise S2. Avec sa robe rouge, on la voyait de loin ! J'adore cette voiture, avec son côté à la fois sans chichis, mais en même temps très craquant.
J'ai la nostalgie des communiqués Lotus à l'époque de Dany Bahar. Chaque mois, il y avait des annonces de programmes sportifs, de placement-produits dans des films ou des vidéos, de partenariats divers, de people... Bien sûr, ce n'étaient que des effets d'annonces. Beaucoup de projets, à commencer par les programmes sportifs, ont fait long feu. L'ultime avatar, c'était le branding Lotus en F 3.5 V8 (avec Charouz) et en ADAC F4 (avec Motopark.) Tous les deux se sont arrêtés fin 2017. En tout cas, ça faisait rêver...

Aujourd'hui, les communiqués se limitent à "voici la nouvelle série limitée Elise/Exige/Evora avec 10ch en plus et 10kg en moins." Au moins, Jean-Marc Gales permet à la marque d'être à l'équilibre.
L'actualité auto de la semaine, c'est le lancement du SUV Rolls-Royce. J'étais chez Audi au moment du lancement du Q7. Le constructeur avait ressorti des photos du DKW Munga, il avait rappelé son rôle dans le développement du VW Iltis, sa maitrise de la transmission intégrale depuis 25 ans... Puis je suis passé chez Porsche. Eux aussi, pour le Cayenne, ils ont exhibé leur album-photo, avec la 911 et la 959 du Dakar... Mais ils se sont rendus compte que ça ne servait à rien. Les milliardaires en culotte-courte de la Silicone Valley et les fils-à-papa des BRIC n'avaient que faire de la crédibilité, de l'histoire, etc. Ils voulaient juste un truc avec marqué "Porsche" en très gros et un beau bruit, pour rendre jaloux les voisins et pécho de l'instagrameuse à la sortie du Macumba. Porsche a donc axé sa campagne sur l'ostentation et l'exclusivité.
Le cynisme de Porsche a payé. Bentley et Maserati lui ont emboité le pas. Rolls-Royce est donc le prochain sur la liste. Aston-Martin, Lamborghini, Lotus et Alpine préparent un SUV. Ferrari y songe. Caterham y a songé. Spyker en voulait un. Seul McLaren dit non, non et non. Mais dans l'automobile, a fortiori le luxe, la vérité du jour ne pèse pas lourd face aux profits du lendemain...

Les SUV sont-ils vraiment une formule magique, qui permet de faire du volume et de gros profits ? C'est ce que pensent tous les constructeurs du monde, depuis du 10 ans. Pourtant, le marché risque d'être saturé.
En même temps, dans le cas de Lotus, avec 2 500 voitures par an, aurait malgré tout, tout à gagner... Même s'il n'en vend que 2 000 par an, ça serait énorme ! De toute façon, je ne crois pas que le site d'Hethel puisse assembler plus de 5 000 unités par an, sans investissements lourds. Lotus a déjà conçu des SUV : le concept-car APX, l'éphémère T9 de Youngman et le Chery Tiggo3, pour Malcolm Bricklin. Il a également très probablement participé au futur SUV Proton.
Depuis près de 25 ans, Lotus est dans une monoculture Elise. Seuls les anciens, comme moi, se souviennent de l'Esprit et de l'Elan. Et je ne parle même pas de l'Excel... Peut-on imaginer que demain, le modèle-phare, ce soit son SUV ? Ainsi, pour la prochaine génération, lorsqu'on leur dira "Lotus", ils songeront à un SUV !

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