Rétromobile 2018 : 5. char Renault FT

Un char Renault FT de 14-18, mais dans une livrée postérieure (le FT ayant été utilisé jusque dans les années 40.)

Cette année, c'est le centenaire de l'armistice de 1918. Vue d'aujourd'hui, la seconde guerre mondiale semble plus héroïque. C'était le triomphe du bien face au mal absolu, le nazisme. A contrario, la première guerre mondiale semblait inutile. Des offensives où l'on sacrifiait des dizaines de milliers de soldats, juste pour prendre telle colline. Quatre ans à patauger dans la boue. Tout ça pour quoi ? La postérité jugea le traité de Versailles humiliant. Sigmud Freud décrivit Woodrow Wilson, comme un illuminé, qui découpa l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie pour créer une Tchécoslovaquie et une Yougoslavie dont les intéressés ne voulurent pas. Ce qui rajouta à l'inutilité, c'est que la Pax Romana ne dura pas. Vingt ans après, Allemands et Russes envahirent la Pologne pour retrouver les frontières de 1914. D'ailleurs, le général de Gaulle, Winston Churchill, George S. Patton, Hitler et Pétain ont tous connu les tranchés.
Mais la première guerre mondiale, c'était aussi le paroxysme de la révolution industrielle. Les aristocraties féodales montrèrent leurs limites, au XIXe siècle. Alors on les remplaça par des fonctionnaires et des parlementaires. Restait le sommet, des empereurs de droits divins, issus de vieilles lignées. La première guerre mondiale démontra leur incompétence. Tant pis pour l'ordre séculier et l'onction divine ; ils partirent sous les hués.
Ce fut aussi la mécanisation de la guerre, avec l'apparition d'entreprise dédiée au secteur de la défense. Le cheval resta présent jusqu'à la deuxième guerre mondiale, mais le camion connu un développement phénoménal. Les généraux comprirent que la guerre de tranchée était un bourbier, au propre comme au figuré. Il fallait des engins capables de franchir le front. Le dirigeable, trop lent et peu maniable, fit long feu. L'avion passa d'un rôle cartographique à un rôle offensif. Et celui qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le char d'assaut. Par tromper l'ennemi, les Britanniques prétendirent que les premiers prototypes n'étaient que des réservoirs d'essence ("tank" en anglais.) Le Renault FT était lent, prompt à s'embourber et l'habitacle était "chauffé" par le moteur. Néanmoins, il ouvrait la porte à une nouvelle vision de la guerre et il n'y eu plus jamais de tranchés.
Rétromobile exposait plusieurs chars Renault. J'étais déçu de ne pas avoir vu le Somua S-35. C'était ce char qu'en 1939, un obscur général de brigade, un certain Charles de Gaulle, voulait envoyer davantage au combat... On dit ensuite que Violette Morris avait livré les plans du Somua aux nazis, précipitant la défaite de 1940. Lesbienne transgenre, proche des nazis dès le milieu des années 30, puis gestapiste, Morris était l'archétype de la collabo dépravée. Sa 15cv/Six fut mitraillée à la libération. La légende voulu que cette ancienne vainqueuse du Bol d'or auto fut abattue par un vainqueur du Bol d'or. Les FFI l'ont sans doute "chargée" ensuite, en particulier ses anciens camarades de la "carlingue". Les morts ont toujours tort.

Faute de Somua, il y avait cet étonnant Renault TRC 36R. Ce n'est pas un char d'assaut, mais un tracteur de ravitaillement. J'ai l'impression que la cellule centrale est issue d'un camion Renault.

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