Rétromobile 2018 : 37. Maserati Quattroporte

Suite et fin des "moins de 20 000" de Rétromobile ! Avant de quitter le hall, il y avait cette Maserati Quattroporte (troisième du nom.) Tous les projecteurs étaient braqués sur elle (j'ai du réduire la luminosité au maximum avant de publier les photos !)
Ligne banale, démodée d'emblée, réputation déplorable, flop commercial et complètement oubliée... Bref, elle avait tout pour me plaire !
La Quattroporte que tous le monde connait, celle d'Intouchables, c'est la cinquième génération. 25 000 ventes en dix ans, c'est moyen dans l'absolue... Sauf que les quatre premières générations ont cumulées à peine plus de 5 000 unités en 40 ans ! C'est dire à quel point elles ont été longtemps maudites...
Au début des années 60, Maserati eu l'idée de lancer une version 4 portes de la 5000 GT, de quoi en faire une berline haute performances, idéale pour les USA. Le constructeur la baptisa tout simplement "Quattroporte" (quatre portes.) La ligne était signée Pietro Frua. Elle débuta en 1963 et le constructeur en vendit 700. La clientèle était sans doute dubitative face à ce nouveau-venu. Au moins, elle fit beaucoup mieux que sa concurrente N°1, la Lagonda Rapide (une cinquantaine d'exemplaires...)
Pour 1969, Maserati avait prévu une seconde Quattroporte, toujours signée Frua et cette fois basé sur l'Indy. Sauf qu'entre-temps, Citroën a racheté le constructeur. La Quattroporte II fut jetée aux orties (mis à part un exemplaire unique créé pour le richissime Aga Khan.) La firme au chevron imposa un nouveau projet, sur une plateforme rallongée de SM et signé Marcello Gandini. Après bien de retards, cette Quattroporte deuxième génération arriva en 1974 (5 ans après la fin de la Quattroporte 1.) Le V6 traction était un sacrilège pour les puristes, même poussé à 190ch (vu les pneus de l'époque, ça devait au moins mouliner jusqu'en 3 !) La revente par Citroën, puis la faillite de Maserati n'arrangèrent rien. Une vingtaine de voitures furent produites, dont très peu avaient la même configuration.
Pendant ce temps, De Tomaso commercialisait lui aussi une grosse 4 portes à moteur V8 Ford, la Deauville. Il en dériva un coupé, la Longchamp. Mi-1975, Alejando de Tomaso s'offrit Maserati. Il se rendit vite compte que la gamme du constructeur au trident était vieillissante. Il demanda à Pietro Frua de "Maseratiser" la Longchamp, dans laquelle il glissa le V8 de l'Indy. La Kyalami était née.
La Quattroporte 2 n'allant nul part, de Tomaso se tourna vers Giorgietto Giugiaro pour une remplaçante. Sur la base de la Kyalami, le designer signa une berline trois volumes au style très "caisse carrée" et lourdement chromée. Ce fut donc la Quattroporte 3, lancée en 1979. La grande berline revenait au V8 (4,1l 255ch et 4,9l 300ch) et à la propulsion. Les designers de Maserati s'inspirèrent de ses traits pour la Biturbo. Justement, la Biturbo de 1981 était beaucoup plus ramassée et moderne. Avec son porte-à-faux arrière interminable, la Quattroporte rappelait qu'elle dérivait de la De Tomaso Deauville de 1971... En prime, les V6 biturbo montèrent en puissance (en propre comme au figuré), rattrapant le V8 atmo de la Quattroporte (qui était vendue deux fois plus chère.) En 1986, Maserati tenta de redresser le tir avec une série limitée, plus puissante, la Royale. Sauf qu'entre temps, BMW et Mercedes se sont également lancés dans les grandes berlines hautes performances, la fiabilité germanique en plus. La Royale fit un tel flop que le constructeur arrêta les frais avant terme !
La Quattroporte disparu en 1990, après 2 100 unités. Il fallu attendre quatre ans pour voir une Quattroporte 4. Gandini avait été chargé de rallonger la Biturbo pour la maquiller en grande berline.

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