Autres temps, autres moeurs

Lors d'une de mes balades "d'éliminations de quelques calories avant le prochain gueuleton", je suis tombé sur cette BMW série 5 (E28.) Ca méritait quelques photos ! En plus, faisant le tour, j'ai découvert que c'était une rare 525e (alias 528e aux USA.)

Depuis la soirée à l'ex-Garage du Bac, je suis devenu un expert en série 5 ! En 1973, on pensait que la crise du pétrole ne serait qu'un phénomène passager. Un embargo éphémère comme celui de la crise du canal de Suez. Puis il s'éternisa et clairement, les prix n'allaient plus jamais redescendre. En prime, ça allait de pair avec un discours malthusianisme, voir millénariste : le pétrole va bientôt manquer, les matières premières vont bientôt manquer et d'ici l'an 2000, la vie ressemblera à Soleil vert. Il fallait économiser le précieux or noir. Les Américains se passionnèrent pour l'indicateur du "miles per gallon" (NDLA : le nombre de miles que l'on peut effectuer avec un gallon d'essence.) Or, c'était un marché vital pour des constructeurs premium, à l'instar de BMW.

La réponse du constructeur Munichois fut la 525e, en 1983. Comme son nom ne l'indiquait pas, elle disposait d'un 2,8l (d'où son nom de 528e aux Etats-Unis) géré par un Bosch Motronic. Le pic de puissance n'était qu'à 4 250tr/min et au ralenti, le 6 cylindres tournait à 700tr/min. D'où "seulement" 9,7l aux 100km en trajet autoroutier. Accessoirement, elle était moins chère que la 525i (122 328frs contre 130 904frs.)
Par contre, elle n'avait que 125ch, contre 150ch pour la 525i et elle atteignait 183km/h, contre 190km/h. L'astuce de BMW France, c'était de la comparer à la 520i. Oui, mais la 520i était facturée 114 200frs ! Accessoirement, en France, on ne se préoccupait pas encore de la consommation. Du coup, la 525e fut un flop.

Tout en tapant cela, j'ai découvert que la 525e fête cette année ses 35 ans. Désormais, on fête les anniversaires tout azimut. En tant que blogueurs, je reconnais que ça fait des papiers faciles, qui s'écrivent tout seul.

Vous voulez un agenda des anniversaires à célébrer ?

En ce 1er janvier 2018, on fête les 50 ans du Grand Prix d'Afrique du Sud. Il avait du être reporté de quelques mois. Du coup, la manche de clôture de la saison 1967 devint celle de l'ouverture de 1968 ! Ce fut la dernière victoire de Jim Clark, qui battit au passage le record de Juan-Manuel Fangio. La FIA avait autorisé le sponsoring extra-sportif pour 1968. Un concurrent Sud-Africain en profita pour apposer les couleurs d'un cigarettier local sur sa monoplace. Le début d'une grande histoire... Mais, merci Claude Evin, on ne peut pas la raconter. Parce que ça va donner envie aux gens de fumer, hein ?
2018, c'est le 25 ans du titre de voiture de l'année de la Nissan Micra. Elle fut la première Japonaise couronnée. Elle fit les beaux jours du Trophée Andros, avec des pilotes comme Luc Alphand, Stéphane Péterhansel, Loïc Peyron et Jean-Marie Bigard. C'était aussi le temps de la Nissan Star Cup, avec un Alexandre Debanne  et un Philippe Chevallier qui n'étaient pas ridicules au volant... Récemment, j'ai entendu un morceau joué par "Moustache" sur Fip. "Moustache" fut un de ces hommes de l'ombre. En tant que musicien d'accompagnement, il avait joué pour toute la chanson française. Il ouvrit ensuite un restaurant, à Paris, fréquenté logiquement par tous ses ex-amis chanteurs. Passionné de sport auto, il fut une cheville ouvrière du Star Racing Team. Il avait fait jouer son carnet d'adresse pour remplir la grille de ce qu'on appelait encore des "célébrités". L'autre homme de l'ombre, c'était Christophe Collaro. C'est lui qui transposera le concept avec des Alfa 164, des Micra, puis des Punto et des Vaillante Grand Défi... Parmi les pilotes, il y a eu Stéphane Collaro, le grand frère. Alors que pour le grand public, "Collaro" est surtout synonyme d'émissions d'humours qui ont mal vieilli...
Le 7 avril, ce sera le cinquantenaire de la mort de Jim Clark. Une mort absurde, dans une course de F2 hors-championnat, où Ford avait exigé sa participation. A mon avis, ça sera la grosse actu "historique". Lotus fera sans doute une série limitée "Elise Jim Clark", Ford fera peut-être un laïus, sans oublier quelques pilotes Ecossais (David Coulthard a toujours été un fan de Clark) et il y aura sans doute un de ces simili-Michel Vaillant, torché à la va-vite sur la vie du champion. Ah ça, j'en connais qui, le 7 avril, joueront les experts ! Les deux titres en F1, la victoire à Indianapolis... Ils recracheront (mal) les communiqués. Je n'ose pas vous donner les noms, mais je suis prêt à prendre les paris... C'est facile de devenir un imposteur, un mythomane. Le problème, c'est qu'à force d'être cerné de cacas sur pattes, on ne croit plus personne. A Zhengzhou, personne ne voulait croire mes états de service. Ils avaient tellement entendus de bobards...
En mai, c'est le cinquantenaire de la Citroën Mehari. Nul doute que le constructeur en profitera pour faire quelque chose autour de l'e-Mehari.
Le 23 mai 1993 fut une grande date, injustement oubliée. Ce jour-là, Jarama accueillait l'Interseries. En prologue, il y avait une course de GT. Jürgen Barth, Patrick Peter et Stéphane Ratel avaient convaincu des pilotes de Carrera Cup et de Venturi Cup de rouler ensemble. Jarama fut un coup d'essai. Pour 1994, ils envisageait un championnat et ils se firent promoteur, sous l’emblème BPR. Il faut se souvenir qu'en 1993, le groupe C était moribond et grâce à nos trois hommes, les GT revinrent en force. Un élan qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui !
Le 11 juin, ça sera les 40 ans de la victoire de l'Alpine A442 au Mans. J'imagine qu'Alpine aura prévu quelque chose.
Le 7 juillet, trois mois après Clark, ce sera le cinquantenaire de la mort de Jo Schlesser. Lui, il n'était pas connu Outre-manche. Pas sûr que Honda ose lui rendre hommage, alors que la mort en course du pilote avait causé son premier retrait de la F1. Donc pas de communiqués, donc nos soi-disant experts es-Jim Clark, ils passeront à côté de la mort de Schlesser... Pourtant, c'était une histoire tragique. Un homme qui s'était battu pendant 10 ans pour faire de la F1, qui toucha au but à 40 ans et mourut dans les tous premiers tour du Grand Prix de France... Il y a eu une malédiction des "Jo" en F1. Siffert mourut en 1971, dans une course hors-championnat. Bonnier se tua un an plus tard, au Mans. Quant à Gartner, il disparu aux 24 heures du Mans 1986.
Quelques jours plus tard, ça sera les 30 ans de la victoire d'Ari Vatanen à Pikes Peak, avec la monstrueuse Peugeot 405 Turbo 16. Une victoire immortalisée par Climb dance. Ce court-métrage publicitaire marqua d'autant plus que c'était les débuts des tournages multi-angles. Avant que YouTube existe, on se l'échangeait sous le manteau, de clefs USB en disque durs externes...
A l'été, on fêtera les 40 ans du "livre blanc" de Dan Gurney. A la fin des années 70, l'USAC et la famille Hulman voyait l'Indycar comme une discipline de good ol'boys. Certes, ils avaient écartés les pistes en terre battue et la course de côte de Pikes Peak, mais pas question de rouler sur des "routiers" ou d'aller à l'étranger ! Or, il y avait malgré tout eu une professionnalisation rampante. La Canam et la F5000 n'avaient pas su gérer cette professionnalisation et elles implosèrent. La FOCA venait d'élire Max Mosley et Bernie Ecclestone. Dan Gurney voulu créer un "FOCA de l'Indycar", le CART. Il envoya son livre blanc à Roger Penske, "Pat" Patrick et d'autres patrons d'écuries. Ensemble, ils avaient prévu une révolution de palais... L'USAC agita le drapeau blanc, avant même le début de la bagarre ! La CART espérait un siège au conseil de l'USAC, elle obtint le championnat d'Indycar... Moins les 500 miles d'Indianapolis, car les Hulman refusaient de partager la poule aux œufs d'or. Il y eu donc un championnat CART en 1979.
Le 8 août, quelques déviants, comme moi, fêteront les 20 ans de Geely Auto. L'Haoqing n'était qu'une Xiali recarrossée avec un avant et un arrière (mal) inspirés par la Mercedes Classe C. Oui, mais c'était la première voiture construite par un constructeur privé, en Chine. Li Shu Fu, le fils de riziculteurs, qui avait arrêté l'école après la primaire pour aider son père, a réalisé son rêve. Il a réussi là où tant d'autres avaient échoués... Et 20 ans plus tard, avec Proton, Lotus, Volvo, London Taxi et désormais, Volvo Trucks, il dispose d'un petit empire.
Le 26 septembre, on fêtera le 25e anniversaire du quatrième titre F1 de Prost, au Portugal (à deux courses de la fin de saison.) Les plus jeunes ne peuvent pas réaliser ce qu'était Prost pour ma génération. Il incarnait le sport auto Français. Les autres pilotes avaient du mal à exister. Son dernier titre remontait à 1989. Depuis, il y avait eu Ayrton Senna et Nigel Mansell. Il était arrivé, il a gagné et il s'est envolé sur un chariot ailé... Et le sport auto Français fut orphelin.

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