Les voitures de Zhengzhou : 1. LSEV

A Zhengzhou, je n'ai pas fait que des reportages. J'ai également fait un peu de spotting. A peine sorti de l'hôtel, je suis tombé sur cette LSEV (Low-Speed Electric Vehicle.) Certains pensent que le marché des LSEV va exploser en Chine, d'ici les prochaines années. Que dans les villes, les voitures thermiques vont être bannies et les LSEV prendront leur place.

Effectivement, de ce que j'ai vu, les LSEV sont en train de prendre le pas sur les scooter électriques et les 3-roues électriques, lesquels avaient respectivement pris le pas sur les 125 et les triporteurs.
Effectivement aussi, la Chine a compris qu'elle pollue trop. Les Chinois ne veulent plus de ce smog qui brûle les yeux. D'où une réduction du nombre de centrales à charbon et des mesures restrictives sur l'automobile.
Néanmoins, je suis dubitatif pour plusieurs raisons :
1) C'est un marché très atomisé, avec des acteurs locaux. Aucun acteur ne semble vouloir prendre le marché. Quant aux constructeurs, ils les regardent de haut (mis à part Lifan.) D'autant plus que le marché Chinois est très cloisonné (avec des autorisations et des permis nécessaires pour changer de catégorie) et que ce sont des véhicules rudimentaires : un châssis-poutre, deux places, une batterie 12V, un moteur de quelques kilowatts, une carrosserie en fibre de verre et c'est parti ! Elles atteignent 40km/h en pointe et ne possède pas de KERS. Bref difficile d'y transposer des solutions pour des voitures électriques.
2) Les villes commencent à se doter des métros et des bus modernes. Sans oublier les vélos à louer avec son appli. De quoi répondre à une partie des besoins en mobilité urbaines. Le propriétaire de scooter électrique ne va donc pas passer systématiquement à un LSEV.
3) Jusqu'ici, les analystes se sont systématiquement plantés ! Difficile d'anticiper les désirs et les besoins d'une population de 1,4 milliards d'habitant, avec une grande hétérogénéité. De plus, les Chinois disent rarement franchement ce qu'ils pensent ; ils préfèrent les sous-entendus, voire les formules creuses destinées simplement à faire plaisir à son interlocuteur. Surtout, le législateur chinois est imprévisible. Les lois et les subventions arrivent de nul part et elles sont appliquées du jour au lendemain. Il y a bien un conseil et un agenda, mais même les renseignements Américains tombent des nus. Alors comment est-ce qu'un cabinet de consulting pourrait être dans le secret des dieux ? Enfin, les cabinets ont trop tendance à prendre pour argent comptant les annonces des constructeurs. Alors qu'il y a pas mal d'intox, notamment lors des salons.

Moi-même, je ne me hasarderai pas à faire des prévisions sur 10 ans. Le marché Chinois n'a jamais été linéaire et il ne le sera pas. Donc, les LSEV, wait and see.

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