Les bannies d'octobre

Dimanche dernier, c'était le départ des 20km de Paris, que je cours chaque année. Le départ a lieu au pied de la Tour Eiffel. C'est plus rapide d'y aller en voiture, mais bien sûr, dans le calcul, il faut prévoir du temps pour chercher une place et du temps pour marcher de la place jusqu'au lieu... Durant ces longues minutes de marches (après tout, j'allais courir 20km ; je n'étais plus à 500m près...) J'ai pu voir des youngtimers théoriquement bannies de la circulation parisienne...

On commence par ce Lada Niva d'un vert pomme rappelant la grande époque de l'URSS... Increvable et pas cher, le Niva a ses fans. Bien sûr, cela fait longtemps qu'il n'est plus importé. En théorie, Les actionnaires d'Avtovaz (Lada) sont l'Alliance Renault-Nissan et une joint-venture entre Rosneft (fond étatique) et l'Alliance Renault-Nissan. En pratique, l'Alliance gère surtout la production par Avtovaz de Logan et de Kaptur. Le Kremlin, lui, tient à bout de bras Lada (qui fabrique des modèles dérivés des Dacia, en parallèle des antiques Niva et Priora.) Lada n'est plus qu'une marque destinée au marché russe. Et encore, les Moscovites n'en veulent plus. Par contre, lorsqu'Avtovaz rencontre des difficultés financières, le Kremlin vient tirer la manche de l'Alliance...
Un Ssangyong Musso. Ou plutôt, un Daewoo Musso. A l'origine, Ssangyong était aciériste. Comme toute entreprise Coréenne de la vieille école, "croissance" était synonyme de diversification tout azimut. C'est ainsi que Ssangyong s'offrit un fabricant sous licence de Jeep, Dong-A et le renomma Ssangyong Motor (il s'offrit aussi Panther, mais c'est une autre histoire.) Ssangyong Motor fut pris dans la frénésie coréenne de la première moitié des années 90. L'assembleur de Jeep exporta en Europe, tissa des liens avec Mercedes, se diversifia dans les berlines de luxe et il aligna même une voiture aux 24 heures du Mans... Avec la crise Asiatique, le conglomérat Ssangyong explosa. Son compatriote Daewoo mit la main sur Ssangyong Motor et l'intégra à sa gamme... D'où ces Ssangyong rebadgés Daewoo. Or, Daewoo était lui-même un empire en train d'imploser. GM finit par racheter Daewoo Motor. Néanmoins, il ne voulu pas de l'ex-Ssangyong Motor. Entre temps, le chaebol Ssangyong avait fini d'éclater. Le constructeur pu reprendre son nom, sans problème d'ayant-droits.

L'histoire des chaebol est souvent très intéressante. A l'origine, vous aviez souvent un paysan, issu d'une famille nombreuse, qui "monte" à la ville, encore adolescent et ouvrit une petite boite. Dur avec lui-même et avec les autres, il transforma sa boutique ou son atelier en PME. Puis, grâce aux largesses de la dictature, la PME devint un grand groupe et elle profita du retour à la démocratie (et de la fin de l'isolement économique) pour se lancer à l'international. La patron était un "père", dur avec les cadres, mais qui prenait en charge leurs loisirs et leur garantissait un emploi à vie. En cas de coup dur, il était le premier à se serrer la ceinture. Dans les années 90, toute une génération de patron Coréen disparu et leurs fils prirent le relais. Eux, ils ont grandi dans les beaux quartiers. Leur père n'a pas forcément été tendre (au point où certains "fils de", poussés à bout, se jetèrent du haut d'un immeuble), mais ils n'avaient aucune empathie pour les ouvriers. Quitte à faire des plans sociaux géants. Quand les affaires vont, ils se remplissent les poches et quand ça ne va pas, ce sont les ouvriers qui trinquent !
La situation actuelle chez Samsung trahit un ras-le-bol des ouvriers et des cadres Coréens. Ils considèrent qu'ils n'ont plus de compte à rendre, vu que les sacrifices ne marchaient plus que dans un sens...
Pour finir, un Peugeot J9. Ca me rappelle le J7 de l'autre jour... Non, je n'ai pas d'anecdotes ou d'histoires sur Peugeot !

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