Le Dakar 2012

Mardi dernier, j'étais invité à la présentation du Dakar 2012.

"Dakar", c'est un mot magique pour moi. Je suis né en 1978. Donc, dans la liste des "évènements importants de l'année", il y a le tout premier Paris-Dakar (en fait, je suis né en décembre 1978, donc juste avant la deuxième édition.)
Dans les années 50-60-70, le concept de rallye-raid était en gestation. Paris-Le Cap, Baja 1000, Mint 400, Londres-Sydney, Nice-Abidjan-Nice, rallye du Bandama... On multipliait les épreuves consistant à traverser le désert.
D'après la légende, Thierry Sabine a trouvé l'idée en se perdant dans le Ténéré.
En janvier 1978, une cohorte hétéroclite s'élance de la place de la Concorde. Le Paris-Dakar est né.

Au début, c'est "la" course de l'hiver. De l'ex-pilote de F1 au PDG, chacun tente sa chance avec un 4x4 plus ou moins bien préparé.
A la mort de Thierry Sabine, le Dakar entre dans l'ère de la médiatisation. C'est l'arrivée de Peugeot, des cigarettiers et des directs sur La Cinq.
L'argent coule à flot et il y en a pour tout le monde. Des clones apparaissent: rallye des Pharaons, rallye de l'Atlas, rallye de Tunisie, Paris-Pékin.
La tentative de Coupe du Monde fait long feu: les concurrents Européens (à commencer par Citroën) n'ont rien à faire aux Etats-Unis ou en Australie.

Puis le politiquement correct fait surface: on accuse le rallye de détruire le désert et de semer la mort lors des traversées de villages.
En parallèle, le départ de Citroën laisse un vide. Ralliart et Schlesser multiplient les entourloupes. Hubert Auriol, qui n'est pas là pour jouer les flics, explose en plein vol.

Le dépaysement en Amérique du Sud permet d'esquiver AQMI et les écolos du dimanche.

Ces dernières années, VW a dominé le Dakar, marginalisant Mitsubishi et Nissan.
A l'instar du départ de Citroën, le départ de VW laisse un vide bien palbable. D'ailleurs, les véhicules de reco sont encore des VW.
D'ordinaire, à une présentation, vous avez 1 rang pour les responsables et 1 rang pour la TV. Là, vous aviez en plus des rangs pour les VIP, les sponsors... Et moi, j'étais parmi les sans-grades, tout au fond.
Mon impression, c'est que beaucoup de gens étaient là en touristes. D'ailleurs, on nous a même pas donné de papier et de crayon pour prendre des notes (d'ailleurs, j'en ai pas vu beaucoup sortir un calepin...)

En règle générale, le service presse du Dakar est merdique. Lors du Silk Way, les communiqués, c'était: "Jour 5- Peterhansel a mangé des corn flakes ce matin" avec une tartine sur ce que mangent les pilotes.
Quant aux mises à jour du site web... Le classement ? "Coming soon." Les photos ? "Coming soon." La liste des concurrents ? "Coming soon". Bon, bah, l'article du Joest, il sera aussi "coming soon" !

L'attraction du jour, c'était Gérard Holtz. Il fait parti de la légende du Dakar, ne serait-ce que par les nombreux sketchs de feu Les Guignols...
En fait, il est plus grand que ce qu'on dit. Par contre, il porte de ces culs de bouteille...
On sent que c'est un présentateur chevronné: il cabotine sur le podium et il est capable de faire du remplissage. Le tout avec pas mal d'autodérision.
L'autre truc que j'ai remarqué, c'est la présence des offices du tourisme Chiliens, Argentins et Péruviens, avec une armée d'hôtesses au garde-à-vous.

Le discours des ministres respectifs, c'était que le Dakar chez eux, c'est des retombées financières immédiates, de la notoriété pour des sites touristiques, une grande fête à chaque étape, etc.
Un discours inimaginable chez des hommes politiques Français...

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