Matinale Engie sur les voitures propres

L'autre jour, j'étais invitée à un point organisé par Engie et consacré aux voitures propres. Vers 2010, j'avais assisté à plusieurs présentations sur le thème de l'électrique (dont une conférence.) C'était intéressant de comparer ce qui étais prédit vs ce qui s'est réalisé.

Evidemment, on est loin des centaines de milliers de ventes annuelles que l'on annonçait. Ce qu'annonce Engie, c'est qu'à court, moyen terme, l'électricité ne sera pas la panacée. Voici les différentes solutions :
- La star, c'est bien sûr l'électrique. Mais elle manque complètement de polyvalence. C'est une solution urbaine, réservée aux petits trajets. Côté clientèle, on en est encore aux "early adopters". Encore que Tesla a rendu l'électrique cool et l'a étendu aux technophiles. L'un des points bloquants, c'est l'absence de recharges. En Californie, il y a une prise pour 12 voitures. Dans les parkings, certains n'hésitent pas à débrancher les voitures pour brancher la leur ! Engie ne peut pas se contenter de fournir de l'électricité. Il s'est offert EV Box, une start-up qui installe des recharges. Le représentant d'EV Box souligne d'ailleurs que pour le client, le chargement est transparent : on se gare, on se branche et pendant ce temps-là, on peut aller faire ses courses... Mon voisin, un professionnel du secteur, a souligné un problème auquel on ne pense jamais : qui va fournir les kWh ? Personne ne veut d'éoliennes ou de barrages près de chez soi. Et je ne parle même pas des centrales nucléaires. Le solaire, c'est bien beau, mais le rendement est minable. Faudra-t-il relancer le charbon, comme les Allemands ?
- L'alternative, c'est le "prolongateur d'autonomie". Un petit moteur thermique qui offre un surcroit de kilomètres. De quoi convenir aux gros rouleurs (taxis, livreurs...) qui ne peuvent s'arrêter de longues heures pour charger ou aux ruraux. En 2010, à Strasbourg, Toyota et EDF présentaient fièrement leurs Prius plug-in de pré-série : 20km en tout électrique, avec un pied en plûmes ! Qu'est-ce qu'on a fait comme chemin, depuis...
- La pile à combustible. C'est une autre vieille lune. En 2011, Air Liquide m'avait permis de conduire plusieurs véhicules. Aujourd'hui, on en reste aux expérimentations. Symbio, un gestionnaire de flottes, filiale d'Engie se vante d'avoir proposé des Kangoo Z.E. équipés de pile à combustible à Cofely (une autre filiale d'Engie.) Pendant ce temps, Toyota fait du lobbying. Non seulement, il commercialise la Mirai et un autobus à hydrogène, mais ils poussent pour que d'autres adoptent cette technologie. Pendant que j'écrivais ce poste, je viens de recevoir un communiqué : au Japon, ils s'associent à d'autres partenaires pour développer le réseau de stations à hydrogènes.
- Le gaz naturel. C'est le métier d'origine d'Engie, qui s'appelait, il n'y a pas si longtemps, Gaz de France. Ils ont reconnu que le GPL avait été un flop. Leur arme, c'est le biogas, il est adapté pour les poids-lourd. Wrightspeed propose d'ailleurs de transformer les camions Mack en électrique avec turbine à gaz. Byd lui, travaille sur des poids-lourd tout électrique. Une technologie disruptive pour un constructeur qui rêve de faire imploser le marché...

Ainsi, comme l'a résumé Eric Orsenna, demain, les véhicules emploieront différentes technologies en fonction des besoins de chacun, particulier ou entreprise.
Ca m'a ramené au Mondial 2008. En décembre 2007, le décret créant le bonus/malus écologique entrait en vigueur. Du jour au lendemain, on parlait d'émissions de CO2 et pour les généralistes, il devenait impossible de vendre des véhicules malussés (+ de 160g.) Au Mondial 2008, beaucoup avait du improviser. L'électrique était balbutient ; Tesla faisait sourire. Alors on parlait hybridation, hydrogène, gaz naturel... Il y en a quand même un qui disparu : le "diesel propre". Je crois que l'affaire Volkswagen a tué le diesel. Les clients n'ont plus confiance. Ca et les voitures qui tombent en rade car le filtre à particules est bouché... Le diesel bricolé pour descendre sous les 100g, c'est fini. Ca sera un gros problème pour les généralistes européens. Seul Renault avait sérieusement réfléchit à l'après-diesel.

Commentaires

Articles les plus consultés