24 heures du Mans: 3. Audi

Avant le départ, j'annonçais une victoire des Audi. En même temps, je ne me mouillais pas trop. Ca serait comme dire au tennis: "Pour la finale, je vois soit Rafael Nadal, soit Novac Djokovic, soit Roger Federer."

Mais la domination des R18 était impressionnante. Aux essais, on voyait toutes les voitures planter les freins, se battre avec la boite (surtout les LMP2), escalader les trottoirs... Sauf les Audi. On avait l'impression qu'ils conduisait le coude à la portière... Sauf qu'au final, ils étaient en haut de la feuille des temps!
Bref, c'était évident qu'ils en gardaient sous le pied.
Le "verre à moitié plein", c'est que maintenant, Audi est synonyme du Mans. Le constructeur y gagne une image sportive, digne de BMW ou Mercedes.

Quand ils sont venus, en 1999, Audi n'avait plus eu de programme d'envergure de puis longtemps. Les Audi Quattro de rallye, c'était déjà un passé lointain.
La mini-expo du constructeur permet de constater cela. Les Audi 90 IMSA et V8 DTM ont dominé, mais on n'en a parlé que dans leurs pays respectifs. Quant aux voitures de tourisme, leurs succès ont été gommés par le passage à vide du tourisme Européen (surtout en France) et l'interdiction des A4 Quattro.
Le "verre à moitié vide", c'est que les Audi sont toutes seules en endurance.

La question du Mans 2012, c'était non pas: "Quelle voiture va gagner?" Mais "quelle Audi va gagner?" Ca me rappelle les années 80, lorsque le groupe C se résumait à des Porsche 956/962 et des C2 qui changeaient de nom chaque année.

La seule actu, c'est la mise au placard de Tom Kristensen, Rinaldo Capello et Alan McNish, au profit des "jeunots" Benoît Treluyer, Andre Lotterer et Marcel Fässler.
Audi était visiblement hyper-confiant. A mon avis, sur les 200 000 spectateurs, il devait y avoir une forte proportion d'invités de la firme aux anneaux...
A chaque virage, il y avait une "hospitalité" Audi cyclopéenne, cernée de voiture en plaques "IN".

Ils avaient même leur propre hôtel !
L'un des bâtiments était encore en cours de construction le jeudi matin. Sans le savoir, j'ai "spyshoté" la SQ5 TDI, la prenant pour une A3... Si j'avais su, je serai rentré dans le préfa (la sécurité y était assurée par Stevie Wonder.)

N'empêche, en 2011, la marque avait frôlé le fiasco. Cette année, le RP ne devait pas être très tranquille, car un flop devant toutes les "huiles" d'Ingolstadt, ça l'aurait mis très mal...
Encore que le 18 janvier, ça devait être: "Si Peugeot gagne, je saute! - Eh, Peugeot renonce! - Non? - Si! - Helmut, sort le champagne! - ON VA GAGNER! ON VA GAGNER! - Arrêtez, il y aura Toyota et... Non, je déconne! ON VA GAGNER! ON VA GAGNER!"
Sur le stand Audi du paddock, la seule voiture "civile" était l'A1 Quattro. Pas d'A8, pas de RS4, nibe de nibe !

Déjà qu'il n'y a pas de R8 LMS Cup en Europe, mais là, on passait vraiment pour un pays du tiers-monde !
Pour voir une R8, il fallait aller au musée du Mans !

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